La Galerie Hors-Champs
vous invite à fêter ses 12 ans
avec l’exposition
Partouze – Genèse et tombeau
Exposition jusqu’au dimanche 03 septembre 2023

Ingrid Baudine
Laurent Bouckenooghe
Claudie Dadu
Louise Dumont
Alexandre Lequœur
Annie Lunardi
Simon Madeleine
Ingrid Maillard
Julien Spianti
Sous le commissariat de Hannibal Volkoff
Louise Dumont : « Corps mous 05 » Polaroïd; 10,7 x 8,8 cm, 2022 Julien Spianti : « Ils veillent »
huile sur papier, 50 x 65 cm, 2016Ingrid Maillard : « Vie Rhizome »
Graphite sur papier, 38 x 57 cm, 2020
En cet anniversaire de nos 12 ans, c’est le souvenir de tant d’images, de rencontres, d’alchimies et d’éruptions qui s’entremêlent en nos têtes, que la composition de son exposition ne pouvait que s’épanouir par ce même entremêlement.
A l’appel de ces souvenirs, dans la logique de ses entrelacements, c’est par celui de leurs corps, formes, gestes, médiums, que la Galerie Hors-Champs enfante l’agape artistique de sa nubilité.
La nubilité se définit par ce moment où l’on arrive à l’âge de se marier. Mais la monogamie n’est pas affaire de galerie, cette dernière portant toujours, en plus de ce qui la lie aux artistes, une troisième présence qui est celle des spectateurs. C’est peut-être avec un léger sens de provocation que l’exposition d’anniversaire se nomme « Partouze ». En ces temps où le désir en premier lieu ne s’exprime publiquement que par les témoignages d’oppression, il nous a semblé qu’une galerie pouvait aussi être un espace où il s’explore dans un dialogue de multiples voix chantonnant leur jouissance, leur mystère, la richesse de leurs mémoires.
Le désir non pas uniquement d’un individu pour un autre mais globalement comme une force liant les corps entre eux. Les œuvres de l’exposition abordent la genèse de l’attirance, sa rencontre, ses pratiques et infiltrations bariolées, parfois sa folie, jusqu’à la parodie, parfois son animisme ou encore sa misère.
Ingrid Baudine : » Pieuvres partouzardes 2″
Crayons sur papier, 17.5 x 24 cm, 2015Simon Madeleine : « Planche 13 »
Crayon sur papier, 42 x 30 cm, 1999
Claudie Dadu : « Erotif B »
Cheveux sous verre, 26 x 32 cm, 2015Laurent Bouckenooghe : « De l’art des instruments à vent »
Encre sur papier, 29 x 29 cm, 2023
Les œuvres sont des peintures à l’huile, des photographies, numériques ou polaroïds, et des dessins au crayon ou à l’encre, au pastel et à la terre, au feutre et à l’alcool, ou encore à partir de cheveux. Elles représentent des actes sexuels, entre humains, animaux, objets, de manière réaliste ou onirique, jusqu’à l’abstrait qu’évoque en nos corps cet oubli de soi tant recherché par la jouissance. Ces actes s’inscrivent toujours dans l’idée de témoignage : l’accueil d’un autre pouvant attester de ce qui se réunit, de ce qui se joue dans ces corps étrangers comme genèse d’un nouveau corps, et de ce qui s’altère comme tombeau, celui de ce qui en nous faisait manque, puis, par la décompression, par le retour de ce manque, de ce qui en nous aurait fait totalité. Ce corps autre devient le nôtre puisqu’il dit notre désir. En l’alliage de chacune de ces œuvres, de chacun de ces membres interpénétrant leurs histoires, l’exposition se propose ainsi de prendre la forme du désir : une chimère incandescente brûlant de l’intérieur, portée par la métamorphose, sa mise en scène des flux et des fusions gémissant sur nos peaux son « savoir du non-savoir ».
Ce corps chimérique garant de la complétude, en psychanalyse, est nommé La Chose (Das Ding). L’art est ce qui nous permet de tracer une esquisse, un vertige, un rêve de cet inter-dit.
Annie Lunardie : « La paroi est une peau »
Pastel sec, pierre noir, terre, 150 x 100 cm, 2021Alexandre Lequoeur : « Silence »
Encre de Chine sur papier, 65 x 50 cm, 2021